Quand le chargement ou le déchargement des soutes , l'avitaillement , la négo-
ciation du frêt et la maintenance du Kritik nous laissaient du temps libre (temps
que Krant nommait temps mort ou perte de temps) il nous arrivait de jouer aux
quilles sur le gaillard d'arrière .
Un soir , avec le capitaine , j'assistais de la passerelle à une de ces parties .
- Krant : "Dites-moi , chef …" . Le capitaine alluma sa pipe et tourna la tête vers
cet arrangement de terres et de mers placides que forme l'archipel mais ce qu'il
cherchait au-delà de la baie de Scapa Flow , ce n'était nullement les pentes herbues
de Ward Hill , mais l'agencement de ses pensées .
- Krant : "Ces jeux de quilles sont fascinants ! …"
- Moi : "………?……….." . Je ne voyais pas en quoi un loisir aussi stupide et que
nous pratiquions pour tuer le temps put séduire le capitaine .
- Krant : "Pensez-vous , chef , que la boule soit porteuse d'une puissance causante ?"
- Moi : "… euh … capitaine … je ne vois pas …"
- Krant : "… une boule , adroitement dirigée , ne provoque-t-elle pas la chute des
quilles ? …"
- Moi : "… sûr , capitaine ! … c'est le but du jeu ! … le timonier est un as en la
matière ! …"
- Krant : "Mais peut-on dire que la boule est la cause de l'effondrement des quilles ?"
- Moi : "Je ne sais , capitaine … mais une boule bien lancée … sûr ! … elle les abat !"
- Krant : "Ai-je bien compris , chef ? … une boule bien lancée précède habituellement
la chute des quilles ? …"
- Moi : "J'en suis bien sûr , capitaine ! …"
- Krant : "Il s'agit donc d'une conjonction constante … pas d'une connexion nécessaire "
- Moi : "……..?………."
- Krant : "Le jour précède la nuit , chef ! … non ? ". Les yeux du capitaine avaient quitté
Scapa Flow et maintenant vrillaient les os de mon crâne … "Mais vous ne direz pas que
le jour est cause de la nuit !? …"
- Moi : " … non … non , capitaine … jamais je ne dirai pareille sottise ! …"
Krant à nouveau se tourna verts Hoy où s'empourpraient aux derniers rayons les
bruyères de Ward Hill .
- Krant : "Pour les quilles , c'est la même chose que je sache !"
mardi 30 juin 2015
lundi 29 juin 2015
HISTOIRE D'ÊTRE CLAIR
Parlons clair .
Loin de moi l'idée d'aller , cauteleux , de giries en concetti et provoquer
d'illocutoires paniques . Point n'est besoin de se livrer au pancrace ou donner
de l'espingole ; non plus de jacasser le guarani à seule fin d'enténébrer le
propos . Cessons de solfier ou de nous mettre le cheveu en tapons , écartons
le solipsisme et soyons clair avant que la clepsydre jette sur son décours notre
belle empathie .
Amis , le temps dévore comme un dytique le frai de nos marais or , quand
la messe sera dite , qui nous délivrera l'eulogie si ce n'est , au mieux les gabiers
de l'humaine condition , au pire les ingénieurs en pompes funèbres ? Y aura-t-il
chalandise d'hétaïres autour de nos gisants ? Aurons-nous morts l'heur de plaire ?
Qui viendra pisser sur nos tombes ? Qui , bon dieu , crachera l'épitaphe ? Quelle
apothéose plus discrète ? Quelle belote plus sinistre ?
Aussi , allons à patapon et , comme le félin de gouttière en ses conduites
apodictiques , endossons la chamarre à rayures pour purger notre chyle avec de
l'herbe à chat .
Loin de moi l'idée d'aller , cauteleux , de giries en concetti et provoquer
d'illocutoires paniques . Point n'est besoin de se livrer au pancrace ou donner
de l'espingole ; non plus de jacasser le guarani à seule fin d'enténébrer le
propos . Cessons de solfier ou de nous mettre le cheveu en tapons , écartons
le solipsisme et soyons clair avant que la clepsydre jette sur son décours notre
belle empathie .
Amis , le temps dévore comme un dytique le frai de nos marais or , quand
la messe sera dite , qui nous délivrera l'eulogie si ce n'est , au mieux les gabiers
de l'humaine condition , au pire les ingénieurs en pompes funèbres ? Y aura-t-il
chalandise d'hétaïres autour de nos gisants ? Aurons-nous morts l'heur de plaire ?
Qui viendra pisser sur nos tombes ? Qui , bon dieu , crachera l'épitaphe ? Quelle
apothéose plus discrète ? Quelle belote plus sinistre ?
Aussi , allons à patapon et , comme le félin de gouttière en ses conduites
apodictiques , endossons la chamarre à rayures pour purger notre chyle avec de
l'herbe à chat .
PARADIS 31 . L'AFFAIRE DU ROBINET
- Ève : "Il m'embête !"
- Dieu : "Qui t'embête , Ève ?"
- Ève : "Adam !"
- Dieu : "Qu'est-ce qu'il me fait encore cet Adam !?"
- Ève : "Il veut toujours jouer !"
- Dieu : "Jouer à quoi , ma chérie ?"
- Ève : "Avec son joujou … son robinet …"
- Dieu : "Son robinet ? … il fait de la plomberie ?"
- Ève : "Je sais pas moi … c'est quoi la plomberie ? … il m'embête avec son robinet …"
- Dieu . Enfin raccord avec la condition humaine : "Ah , Ève ! … tu veux dire ce petit
truc ?"
- Ève : "Oui"
- Dieu : "Il veut jouer avec toi ?"
- Ève : "Oui … j'en ai marre … je lui ai dit de jouer tout seul …"
- Dieu : "Et alors ?"
- Ève : "Il fait la gueule"
- Dieu : "Ben oui , Ève … c'est fait pour jouer à deux"
- Ève : "Il m'a dit qu'il s'en foutait … qu'il pouvait se passer de moi … qu'il jouerait tout
seul avec son robinet …"
- Dieu : "……………?…………"
- Ève : "Il peut jouer sans moi ?"
- Dieu : "Euh … non … c'est idiot … c'est comme jouer au morpion en solitaire …"
- Ève : "C'est quoi "morpion" ? …"
- Dieu : "C'est une sorte de pou …"
- Ève : "C'est quoi "pou" ? …"
- Dieu . Il lève les yeux au ciel (c'est chez lui) : "Ève … Ève … c'est un insecte minuscule
qui …"
- Ève : "C'est quoi "insèk" ? … c'est quoi "minuskul" ? …
- Dieu : "Ève ! … va trouver Adam ! … et s'il veut pas jouer avec toi au robinet , je le mets
en pièces détachées !!"
- Dieu : "Qui t'embête , Ève ?"
- Ève : "Adam !"
- Dieu : "Qu'est-ce qu'il me fait encore cet Adam !?"
- Ève : "Il veut toujours jouer !"
- Dieu : "Jouer à quoi , ma chérie ?"
- Ève : "Avec son joujou … son robinet …"
- Dieu : "Son robinet ? … il fait de la plomberie ?"
- Ève : "Je sais pas moi … c'est quoi la plomberie ? … il m'embête avec son robinet …"
- Dieu . Enfin raccord avec la condition humaine : "Ah , Ève ! … tu veux dire ce petit
truc ?"
- Ève : "Oui"
- Dieu : "Il veut jouer avec toi ?"
- Ève : "Oui … j'en ai marre … je lui ai dit de jouer tout seul …"
- Dieu : "Et alors ?"
- Ève : "Il fait la gueule"
- Dieu : "Ben oui , Ève … c'est fait pour jouer à deux"
- Ève : "Il m'a dit qu'il s'en foutait … qu'il pouvait se passer de moi … qu'il jouerait tout
seul avec son robinet …"
- Dieu : "……………?…………"
- Ève : "Il peut jouer sans moi ?"
- Dieu : "Euh … non … c'est idiot … c'est comme jouer au morpion en solitaire …"
- Ève : "C'est quoi "morpion" ? …"
- Dieu : "C'est une sorte de pou …"
- Ève : "C'est quoi "pou" ? …"
- Dieu . Il lève les yeux au ciel (c'est chez lui) : "Ève … Ève … c'est un insecte minuscule
qui …"
- Ève : "C'est quoi "insèk" ? … c'est quoi "minuskul" ? …
- Dieu : "Ève ! … va trouver Adam ! … et s'il veut pas jouer avec toi au robinet , je le mets
en pièces détachées !!"
dimanche 28 juin 2015
COTE 137 . 29 . CE LOPIN
L'armistice fut une sorte de coup dur .
Nous allions quitter la maison - notre tranchée mille fois restaurée - et laisser
aux souvenirs la clôture de notre jardin : la cote 137 .
Ce jour-là - 11 novembre 1918 - la pluie cessa . Un soleil faiblard tenta d'éclaircir
de biais les moignons calcinés de ce qui avait été une forêt , notre jardin pendant
quatre ans , "pâle comme la mort" , dit le capitaine dans son genre de poésie .
- Martial : "Notre jardin , mon capitaine ? … pâle comme la mort ? … moi , je le
trouve joli" et il jeta sur ce tas de boue un oeil de paysan .
- Martial : "Pâle ? … retourné comme il est ? … et plein de sang ! … c'est bourré de
cuivre la-dedans et de ferraille … le fer et le cuivre , mon capitaine , c'est bon pour
la santé … pâle , notre jardin ? … je lui trouve bonne mine ! …"
- Le capitaine : "………….?…………"
- Martial : "J'achète ce lopin-là ! … une affaire en or !"
Nous allions quitter la maison - notre tranchée mille fois restaurée - et laisser
aux souvenirs la clôture de notre jardin : la cote 137 .
Ce jour-là - 11 novembre 1918 - la pluie cessa . Un soleil faiblard tenta d'éclaircir
de biais les moignons calcinés de ce qui avait été une forêt , notre jardin pendant
quatre ans , "pâle comme la mort" , dit le capitaine dans son genre de poésie .
- Martial : "Notre jardin , mon capitaine ? … pâle comme la mort ? … moi , je le
trouve joli" et il jeta sur ce tas de boue un oeil de paysan .
- Martial : "Pâle ? … retourné comme il est ? … et plein de sang ! … c'est bourré de
cuivre la-dedans et de ferraille … le fer et le cuivre , mon capitaine , c'est bon pour
la santé … pâle , notre jardin ? … je lui trouve bonne mine ! …"
- Le capitaine : "………….?…………"
- Martial : "J'achète ce lopin-là ! … une affaire en or !"
samedi 27 juin 2015
DESMOND 24 . BARAK
- "Ah , ah , ah !" . C'est le rire du Président . Le Président rit aux éclats : "Ah , ah ,
ah , ah , ah , ah !"
Au moment où je passe devant la porte du Bureau Ovale les bras chargés de documents
classés "Trashes to eliminate" , elle s'ouvre violemment et le Président me percute en se
tapant les cuisses : "Ah , ah , ah , ah , ah , ah , ah , ah , ah ! …"
- "Desmond, ah , ah , ah ! … I'm sorry … ah , ah , ah , ah , ah !"
- Moi : "Monsieur le Président ?"
- Le Président : "Ah , ah , ah , ah , ah , ah , ah , ah , ah , ah ! … Desmond … ah , ah ,
c'est … ah , ah , ah … ce cher Henry … ah , ah , ah ! …"
Le Président repasse la porte du Bureau , cambré , éructant des gaz de rire "ah , ah , ah !"
puis revient vers moi à moitié plié "ah , ah , ah " et se pend à mon épaule "ah , ah , ah !"
et se redresse "ah , ah , ah !" et desserre sa cravate pour trouver un peu d'air "ah , ah , ah !" ,
fait une roulade avant sur la moquette du couloir "ah , ah , ah !"
- Moi : "Monsieur le Président ?"
- Lui . Signes de dénégation . "Ah , ah , ah !" . Il ne peut pas parler … il hoquète … il
suffoque "ah , ah , ah !" … des larmes coulent sur ses joues "ah , ah , ah , ah , ah , ah !" …
une fontaine "ah , ah ! … Desmond , ah , ah ! … éc … ah , ah … écoutez ça … ah , ah , ah ,
ah ! … Desmond … Desmond … ah , ah , ah !" et son rire repart crescendo "ah , ah , ah , ah !"
- Lui : "Ah , ah … écoutez celle-là , Desmond … ah , ah , aaarch" il s'étrangle "ah , ah ! …
Dear Henry , ah , ah … impayable … ah , ah !"
Le Président traverse son Bureau "ah , ah !" et s'affale dans le fauteuil d'Abraham Lincoln
"ah , ah , ah !" , cherche un mouchoir en papier dans un tiroir du Th Roosevelt Desk "ah , ah ,
ah" pour s'essuyer "ah , ah , ah !" les yeux "ah , ah … un Président … un noir ! … ah , ah ,
ah , ah ! … Desmond ! … ah , ah , ah … cher Henry … un jour dit-il … ah , ah , ah … un
Président noir … ah , ah , ah , Desmond !"
- Moi : "……………?…………"
- Le Président me regarde dans les yeux : "Un nègre !"
ah , ah , ah , ah !"
Au moment où je passe devant la porte du Bureau Ovale les bras chargés de documents
classés "Trashes to eliminate" , elle s'ouvre violemment et le Président me percute en se
tapant les cuisses : "Ah , ah , ah , ah , ah , ah , ah , ah , ah ! …"
- "Desmond, ah , ah , ah ! … I'm sorry … ah , ah , ah , ah , ah !"
- Moi : "Monsieur le Président ?"
- Le Président : "Ah , ah , ah , ah , ah , ah , ah , ah , ah , ah ! … Desmond … ah , ah ,
c'est … ah , ah , ah … ce cher Henry … ah , ah , ah ! …"
Le Président repasse la porte du Bureau , cambré , éructant des gaz de rire "ah , ah , ah !"
puis revient vers moi à moitié plié "ah , ah , ah " et se pend à mon épaule "ah , ah , ah !"
et se redresse "ah , ah , ah !" et desserre sa cravate pour trouver un peu d'air "ah , ah , ah !" ,
fait une roulade avant sur la moquette du couloir "ah , ah , ah !"
- Moi : "Monsieur le Président ?"
- Lui . Signes de dénégation . "Ah , ah , ah !" . Il ne peut pas parler … il hoquète … il
suffoque "ah , ah , ah !" … des larmes coulent sur ses joues "ah , ah , ah , ah , ah , ah !" …
une fontaine "ah , ah ! … Desmond , ah , ah ! … éc … ah , ah … écoutez ça … ah , ah , ah ,
ah ! … Desmond … Desmond … ah , ah , ah !" et son rire repart crescendo "ah , ah , ah , ah !"
- Lui : "Ah , ah … écoutez celle-là , Desmond … ah , ah , aaarch" il s'étrangle "ah , ah ! …
Dear Henry , ah , ah … impayable … ah , ah !"
Le Président traverse son Bureau "ah , ah !" et s'affale dans le fauteuil d'Abraham Lincoln
"ah , ah , ah !" , cherche un mouchoir en papier dans un tiroir du Th Roosevelt Desk "ah , ah ,
ah" pour s'essuyer "ah , ah , ah !" les yeux "ah , ah … un Président … un noir ! … ah , ah ,
ah , ah ! … Desmond ! … ah , ah , ah … cher Henry … un jour dit-il … ah , ah , ah … un
Président noir … ah , ah , ah , Desmond !"
- Moi : "……………?…………"
- Le Président me regarde dans les yeux : "Un nègre !"
vendredi 26 juin 2015
KRANT 29 . ETHIOPIE
Il y avait deux heures à peine que nous avions largué les amarres de Chisimayu .
Ses minarets , ses toitures aux tuiles d'or , ses musiques obstinées , l'odeur de ses
marchés , les cris de ses enfants , ses murailles crénelées et l'étrangeté de leur ombre
avaient abandonné nos sens et les avaient plongés dans ces limbes de l'oubli qu'on
appelle souvenirs .
Mais avions-nous vu , senti , entendu Chisimayu et arpenté ses quais ? Aurions-nous
en dormant traversé le pays des mirages ?
Pour nous , prussiens pleins de raisons et inventeurs de la preuve par neuf , l'arôme
qui montait de l'obscurité des cales était la portion olfactive que nous arrachions à l'Afrique
et même tangible pour les plus incrédules d'entre nous s'ils prenaient la peine de descendre
dans le magasin , d'ouvrir les sacs de jute et enfouir leurs avant-bras jusqu'aux coudes dans
les grains de café .
Ainsi flottait presque absurdement sur des flots anonymes un morceau d'Ethiopie .
- "Chef ! … à quoi rêvez-vous ?" . C'était Krant .
- "Au café , capitaine … à Chisimayu …"
- "Chisimayu ? … Chisimayu est un songe …"
- "Un songe , capitaine ? … mais le café que nous transportons , n'est-ce pas à Chisimayu
que nous l'avons chargé ?"
- "En êtes-vous sûr , chef ?"
Ses minarets , ses toitures aux tuiles d'or , ses musiques obstinées , l'odeur de ses
marchés , les cris de ses enfants , ses murailles crénelées et l'étrangeté de leur ombre
avaient abandonné nos sens et les avaient plongés dans ces limbes de l'oubli qu'on
appelle souvenirs .
Mais avions-nous vu , senti , entendu Chisimayu et arpenté ses quais ? Aurions-nous
en dormant traversé le pays des mirages ?
Pour nous , prussiens pleins de raisons et inventeurs de la preuve par neuf , l'arôme
qui montait de l'obscurité des cales était la portion olfactive que nous arrachions à l'Afrique
et même tangible pour les plus incrédules d'entre nous s'ils prenaient la peine de descendre
dans le magasin , d'ouvrir les sacs de jute et enfouir leurs avant-bras jusqu'aux coudes dans
les grains de café .
Ainsi flottait presque absurdement sur des flots anonymes un morceau d'Ethiopie .
- "Chef ! … à quoi rêvez-vous ?" . C'était Krant .
- "Au café , capitaine … à Chisimayu …"
- "Chisimayu ? … Chisimayu est un songe …"
- "Un songe , capitaine ? … mais le café que nous transportons , n'est-ce pas à Chisimayu
que nous l'avons chargé ?"
- "En êtes-vous sûr , chef ?"
mercredi 24 juin 2015
PARADIS 30 . SAISONS
Dieu a convoqué l'humanité (Adam et Ève) à une séance de formation continue .
- Dieu : "Les enfants (car nous sommes les enfants de Dieu) , j'ai mis au point un
nouveau concept : les saisons"
- Adam et Ève : "………?….?………"
- Dieu : "Vous ne pouvez pas savoir ce que c'est . Je viens d'inventer la chose et le
mot pour la dire"
- Adam et Ève : "………?….?………"
- Dieu : "Avez-vous remarqué qu'il fait toujours beau au Paradis ? … aussi bien au
Paradis-nord qu'au Paradis-sud …"
- Adam et Ève : "………?….?………"
- Dieu : "Avec les saisons , il fera quelquefois beau , quelquefois moins beau et ,
parfois , franchement dégueulasse …"
- Adam et Ève : "………?….?………"
- Dieu . Il trace des arabesques au feutre sur un paper-board : "J'ai incliné l'axe du
Paradis sur le plan de l'écliptique … d'un demi-angle de 23°26' …"
- Ève : "C'est quoi epliktic ? … c'est quoi d'angl' ? … c'est quoi deux-gré ? … c'est
quoi mi-nut ?"
- Dieu : "Ma chérie … le plan de l'écliptique , c'est …"
- Ève . Elle interrompt le Créateur : "C'est quoi déguelass ?"
- Dieu : "En voilà un sale mot !"
- Ève : "C'est toi qu'as dit !"
- Dieu : "Moi !? … Dieu m'en garde ! (il s'en garde lui-même-en lui-même-pour lui-même)
- Ève : "Si ! … tu l'as dit le sale mot : franchan déguelass … tout à l'heure !"
- Adam . Il confirme : "Tu l'as dit"
- Dieu : "Bon … ça m'a échappé … c'est pas le problème … je vous explique les saisons" .
Il arrache la première feuille du paper-board et se lance sur la deuxième : "… sur le plan
de l'écliptique , donc … aphélie vers le 4 juillet … j'appelle ça la précession des équinoxes …
bla-bla-bla … l'inertie thermique , voyez-vous … bla-bla-bla … calendrier grégorien …
rotation synchrone … bla-bla-bla … ne pas oublier l'influence des marées … la lune …
bla-bla … voilà : c'est ça les saisons"
- Adam et Ève :"………..?….?……."
- Dieu : "Des questions ?"
- Ève : "Avec ton système , je pourrai plus me bronzer à poils toute l'année ?"
- Dieu : "Les enfants (car nous sommes les enfants de Dieu) , j'ai mis au point un
nouveau concept : les saisons"
- Adam et Ève : "………?….?………"
- Dieu : "Vous ne pouvez pas savoir ce que c'est . Je viens d'inventer la chose et le
mot pour la dire"
- Adam et Ève : "………?….?………"
- Dieu : "Avez-vous remarqué qu'il fait toujours beau au Paradis ? … aussi bien au
Paradis-nord qu'au Paradis-sud …"
- Adam et Ève : "………?….?………"
- Dieu : "Avec les saisons , il fera quelquefois beau , quelquefois moins beau et ,
parfois , franchement dégueulasse …"
- Adam et Ève : "………?….?………"
- Dieu . Il trace des arabesques au feutre sur un paper-board : "J'ai incliné l'axe du
Paradis sur le plan de l'écliptique … d'un demi-angle de 23°26' …"
- Ève : "C'est quoi epliktic ? … c'est quoi d'angl' ? … c'est quoi deux-gré ? … c'est
quoi mi-nut ?"
- Dieu : "Ma chérie … le plan de l'écliptique , c'est …"
- Ève . Elle interrompt le Créateur : "C'est quoi déguelass ?"
- Dieu : "En voilà un sale mot !"
- Ève : "C'est toi qu'as dit !"
- Dieu : "Moi !? … Dieu m'en garde ! (il s'en garde lui-même-en lui-même-pour lui-même)
- Ève : "Si ! … tu l'as dit le sale mot : franchan déguelass … tout à l'heure !"
- Adam . Il confirme : "Tu l'as dit"
- Dieu : "Bon … ça m'a échappé … c'est pas le problème … je vous explique les saisons" .
Il arrache la première feuille du paper-board et se lance sur la deuxième : "… sur le plan
de l'écliptique , donc … aphélie vers le 4 juillet … j'appelle ça la précession des équinoxes …
bla-bla-bla … l'inertie thermique , voyez-vous … bla-bla-bla … calendrier grégorien …
rotation synchrone … bla-bla-bla … ne pas oublier l'influence des marées … la lune …
bla-bla … voilà : c'est ça les saisons"
- Adam et Ève :"………..?….?……."
- Dieu : "Des questions ?"
- Ève : "Avec ton système , je pourrai plus me bronzer à poils toute l'année ?"
lundi 22 juin 2015
COTE 137 . 28 . LA DER DES DERS
La guerre est finie . On nous rapatrie à Paris . Par train .
- Martial : "Mon capitaine … vous souvient-il de ce prisonnier ?"
- Le capitaine : "Non , Martial … précisez …"
- Martial : "Ce petit énervé … avec sa mèche … souvenez-vous , mon capitaine …
je lui ai piqué ses bottes … du 39 …"
- Le capitaine : "Oui … oui … comment s'appelait-il ? … Albert ? … Alfred ? …"
- Martial : "Adolf , mon capitaine …"
- Le capitaine : "Adolf … c'est bien possible … pourquoi cette question , Martial ?"
- Martial : "Je me demande ce qu'il est devenu … vous comprenez … je suis dans
ses bottes …"
- Le capitaine : "Probablement mort au champ d'honneur … avec ce qu'on leur a mis !"
- Martial : "Mon capitaine , je suis sûr qu'il est vivant !"
- Le capitaine : "…………..?………….."
- Martial : "Ce gars-là a la peau dure … il va faire une carrière …"
- Le capitaine : "…………..?………….."
- Martial : "Je le vois célèbre … je le vois à l'affiche …"
- Le capitaine : "Une carrière ? … ténor ? … comique-troupier ? …"
- Martial : "Dans ce genre , mon capitaine … oui …"
- Le capitaine : "Vous dites n'importe quoi , Martial … on n'entendra plus jamais
parler de cet avorton …"
- Martial : "Il a un don … croyez-moi mon capitaine , je sens ces choses … une voix …
des yeux … une moustache …"
- Le capitaine : "………………………"
- Martial : "Le feu couvait dans cet homme …"
- Le capitaine : "Ah , ah , ah ! … mais pourquoi parlez-vous de ce type maintenant ?"
- Martial : "Je pense à la prochaine , mon capitaine …"
- Le capitaine : "Quelle prochaine ?"
- Martial : "La prochaine guerre , pardi !"
- Le capitaine : "Ah , ah , ah ! … Martial ! c'est fini la guerre … ils sont cuits … et
en dehors des boches , avec qui faire la guerre ? … avec les zoulous ?"
- Martial : "… voyez pas qu'on le retrouve un jour en face , notre Adolf !"
A ces mots , notre compartiment se gondole .
Mais Martial reste sombre ...
- Martial : "Mon capitaine … vous souvient-il de ce prisonnier ?"
- Le capitaine : "Non , Martial … précisez …"
- Martial : "Ce petit énervé … avec sa mèche … souvenez-vous , mon capitaine …
je lui ai piqué ses bottes … du 39 …"
- Le capitaine : "Oui … oui … comment s'appelait-il ? … Albert ? … Alfred ? …"
- Martial : "Adolf , mon capitaine …"
- Le capitaine : "Adolf … c'est bien possible … pourquoi cette question , Martial ?"
- Martial : "Je me demande ce qu'il est devenu … vous comprenez … je suis dans
ses bottes …"
- Le capitaine : "Probablement mort au champ d'honneur … avec ce qu'on leur a mis !"
- Martial : "Mon capitaine , je suis sûr qu'il est vivant !"
- Le capitaine : "…………..?………….."
- Martial : "Ce gars-là a la peau dure … il va faire une carrière …"
- Le capitaine : "…………..?………….."
- Martial : "Je le vois célèbre … je le vois à l'affiche …"
- Le capitaine : "Une carrière ? … ténor ? … comique-troupier ? …"
- Martial : "Dans ce genre , mon capitaine … oui …"
- Le capitaine : "Vous dites n'importe quoi , Martial … on n'entendra plus jamais
parler de cet avorton …"
- Martial : "Il a un don … croyez-moi mon capitaine , je sens ces choses … une voix …
des yeux … une moustache …"
- Le capitaine : "………………………"
- Martial : "Le feu couvait dans cet homme …"
- Le capitaine : "Ah , ah , ah ! … mais pourquoi parlez-vous de ce type maintenant ?"
- Martial : "Je pense à la prochaine , mon capitaine …"
- Le capitaine : "Quelle prochaine ?"
- Martial : "La prochaine guerre , pardi !"
- Le capitaine : "Ah , ah , ah ! … Martial ! c'est fini la guerre … ils sont cuits … et
en dehors des boches , avec qui faire la guerre ? … avec les zoulous ?"
- Martial : "… voyez pas qu'on le retrouve un jour en face , notre Adolf !"
A ces mots , notre compartiment se gondole .
Mais Martial reste sombre ...
mardi 2 juin 2015
DESMOND 23 . HANDS OFF !
- Le Président : "Comment dit-on en français "to ogle" ou "to eye-up a woman ?"
C'est le Président , sur le seuil du Bureau Ovale .
- Le Président : "Desmond !" … Il passe un bras autour de mon épaule : "J'ai
oublié cette tournure française … vous savez … comme si on regardait une femme
avec une paire de jumelles"
- Moi : "Euh … je ne vois pas , Monsieur le Président"
- Le Président : "Si … si … aidez-moi , Desmond !" . Le téléphone rouge sonne .
- Le Président : "Permettez , Desmond … just a moment …" . Il décroche …
"Hi , Leonid ! … come va ? … da … da … niet … niet !!!" . Il raccroche : "What
a moron !"
- Le président . Il revient vers moi et se met à lisser ma cravate entre le pouce et
l'index : "Desmond ! … cette expression française … n'est-ce pas "jumeliser" une
femme ?"
- Moi : "Monsieur le Président … non … je n'ai jamais entendu cela …"
- Le Président : "Des synonymes de jumelles , Desmond … en français … ou des
mots ayant trait à l'observation des étoiles …"
- Moi : "Télescope ?"
- Le Président : "Télescoper une femme ? … non , Desmond …"
- Moi : "Lentille … diffraction … résolution angulaire … gravitation … neutrinos …
spectre … coronographe … galaxie elliptique … constellation de Fornax …"
- Le Président : "Non , Desmond , non …"
- Moi : "………………."
- Le Président . Il se concentre et tient toujours ma cravate : "Desmond … I have it
on the tip of my tongue … ah ! … "lorgnette !"
- Moi : "Yes , Mister President … l'expression française est "lorgner une femme "!
- Le Président : "Ok , Desmond , ok …" . Serrant maintenant ma cravate dans son
poing : "I think you "lorgnez" Marilyn too much ! … hands off , Desmond !"
C'est le Président , sur le seuil du Bureau Ovale .
- Le Président : "Desmond !" … Il passe un bras autour de mon épaule : "J'ai
oublié cette tournure française … vous savez … comme si on regardait une femme
avec une paire de jumelles"
- Moi : "Euh … je ne vois pas , Monsieur le Président"
- Le Président : "Si … si … aidez-moi , Desmond !" . Le téléphone rouge sonne .
- Le Président : "Permettez , Desmond … just a moment …" . Il décroche …
"Hi , Leonid ! … come va ? … da … da … niet … niet !!!" . Il raccroche : "What
a moron !"
- Le président . Il revient vers moi et se met à lisser ma cravate entre le pouce et
l'index : "Desmond ! … cette expression française … n'est-ce pas "jumeliser" une
femme ?"
- Moi : "Monsieur le Président … non … je n'ai jamais entendu cela …"
- Le Président : "Des synonymes de jumelles , Desmond … en français … ou des
mots ayant trait à l'observation des étoiles …"
- Moi : "Télescope ?"
- Le Président : "Télescoper une femme ? … non , Desmond …"
- Moi : "Lentille … diffraction … résolution angulaire … gravitation … neutrinos …
spectre … coronographe … galaxie elliptique … constellation de Fornax …"
- Le Président : "Non , Desmond , non …"
- Moi : "………………."
- Le Président . Il se concentre et tient toujours ma cravate : "Desmond … I have it
on the tip of my tongue … ah ! … "lorgnette !"
- Moi : "Yes , Mister President … l'expression française est "lorgner une femme "!
- Le Président : "Ok , Desmond , ok …" . Serrant maintenant ma cravate dans son
poing : "I think you "lorgnez" Marilyn too much ! … hands off , Desmond !"
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