L'armistice fut une sorte de coup dur .
Nous allions quitter la maison - notre tranchée mille fois restaurée - et laisser
aux souvenirs la clôture de notre jardin : la cote 137 .
Ce jour-là - 11 novembre 1918 - la pluie cessa . Un soleil faiblard tenta d'éclaircir
de biais les moignons calcinés de ce qui avait été une forêt , notre jardin pendant
quatre ans , "pâle comme la mort" , dit le capitaine dans son genre de poésie .
- Martial : "Notre jardin , mon capitaine ? … pâle comme la mort ? … moi , je le
trouve joli" et il jeta sur ce tas de boue un oeil de paysan .
- Martial : "Pâle ? … retourné comme il est ? … et plein de sang ! … c'est bourré de
cuivre la-dedans et de ferraille … le fer et le cuivre , mon capitaine , c'est bon pour
la santé … pâle , notre jardin ? … je lui trouve bonne mine ! …"
- Le capitaine : "………….?…………"
- Martial : "J'achète ce lopin-là ! … une affaire en or !"
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