"Ce qu'on ne peut énoncer clairement , il faut le taire"
Wittgenstein in "Tractatus Logico Philosophicus"
Tout à coup nos villes silencieuses , les colonnes de nos journaux vides , nos écrans
mouchetés . Tout juste si un paysan ardéchois parle de ce qu'il connaît : les semailles de
printemps ; mais qui l'écoute ? . Partout ailleurs le silence . Plus de commentaires de bis-
trot , plus de palabres au bureau , plus de conversations entre amis . Nulle envolée , nulle
tirade ; les tribunes bouclées à double tour , les théâtres aussi . Les mathématiques mur-
murent leurs équations et la logique ses inférences , et c'est tout ce qu'on peut entendre
si on a l'oreille assez fine . Plus d'appels téléphoniques , plus de textos , plus de courrier .
Finies les cartes postales , évaporés les baisers mouillés de Venise , effacées les bonnes
nouvelles et les désastreuses , terminés les faire-part surtout ceux de mariage qui n'annon-
cent que le meilleur et n'énoncent rien du pire .
Bien entendu , plus question de poèmes d'amour car il n'est pas d'idée moins claire que
celle-là .
Je n'envoyai donc aucun de mes sonnets sur le portable de Carl B.
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