mercredi 3 octobre 2018

KRANT 143 . SOUCIS , BAUME AU COEUR

    Il y a sur les océans des lieux cousins germains de nos terrains vagues , mais ceux-là
aussi éloignés des continents que ceux-ci sont au coeur de nos villes , si intriqués qu'on
les a oubliés et abandonnés aux ronces . Entre deux courants ou deux familles de vent
sont ces espaces marins où il ne se passe rien et où il n'y a à faire qu'à attendre . On bas-
cule d'un système dans un autre comme un pendule au bout de son oscillation , quand
mouvement et temps s'annulent . A certains êtres , l'inaction est insupportable et l'absence
de préoccupations , la porte ouverte à l'angoisse .

    Toms était prostré sur un banc de la coursive .

- Moi : "Toms , as-tu des soucis ?"
- Lui : "Non … j'aimerais tant en avoir …"
- Moi "……..?…….."
- Lui : "… je m'ennuie … je n'ai rien à faire … qu'est-ce que je peux faire ?"
- Moi : "Dans deux jours ça ira mieux … nous serons à Saint-Georges … un tas de
tracas t'attendent là-bas …"
- Toms , maussade : "…………."
- Moi , à court d'arguments : "Dors !"
- Toms : "Dormir !? … c'est comme mourir …"
- Moi : "…….?……."
- Toms : "Sais-tu que nous allons mourir ?"
- Moi : "Toms ! … est-ce un souci ?"
- Toms : "Non … c'est le contraire d'un souci … l'angoisse"
- Moi : "…….?……."
- Toms . Il soupire : "Qu'est-ce que je pourrais bien faire ? …"

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