jeudi 18 octobre 2018

KRANT 145 . DANS TROIS JOURS À ZANZIBAR

   Les nuits de latitude sud me donnaient le vertige . Leurs ciels sans nuages bruissaient
de quelque chose d'immense . Je renversais la nuque sur les 360° tous azimuts d'une
demi-sphère . Le crissement des os de mon crâne , le gargouillis de mon estomac me
tenaient en suspension molle sur le pont . Le grincement des drisses et le ronron des
pistons Stirling m'étaient consubstantiels (existe-t-il en français un équivalent à ce mot
letton ?) . Je ne les entendais pas . La nuit bruissait d'autre chose et j'allais devenir elle
ou peut-être le gaz d'une étoile … ou un effet de marée entre deux galaxies . Le Kritik
filait sans moi . La fumée des chaudières se dissipait …

- "Chef !"

    Je sursautais . Krant était sur la passerelle . Le fourneau de sa pipe rougeoyait …

- Krant : "Il était temps ! … vous alliez vous envoler …"
- Moi : "……………"
- Krant : "J'ai besoin de vous … dans trois jours , nous serons à Zanzibar"

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