mercredi 3 février 2016

DANAÉ

    On ne peut lire les pensées d'autrui …

    Danaé , ma troisième épouse , est une forteresse plus imprenable qu'aucune autre .
Quand j'en fais le siège - "à quoi penses-tu ? … dis-le moi ! …" - sa bouche tout à
l'heure entrouverte pour me sussurer : "merci … blanche comme je les aime" , se
ferme comme une poterne et ses narines qui viennent de frôler la rose que je lui ai
offerte prennent la forme de mâchicoulis ; seuls ses yeux me parlent mais c'est pour
me dire : "ce que je pense , tu ne le sauras jamais ; moi-même je ne le sais plus . C'est
une oubliette dont j'ai perdu la clé" .

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