- Martial retourne ses mains sales : "Tu vois comme elles sont pleines de corne …
à force de creuser … et mes ongles … dirait-on pas des griffes ?"
C'était la nuit . Il pleuvait doucement . Martial creusait . Nos capotes ruisselaient .
Nos bottes chuintaient … Je creusais . Nous creusions …
- Martial : "Ne sens-tu pas cette odeur ? … il y a une charogne par là" , et du
tranchant de sa pelle , il marquait l'endroit … "Mon odorat se développe …
quoi d'autre sentir ici ? … je sens un ver de terre à deux mètres … et un cadavre
à dix …"
L'artillerie des nôtres reprit le pilonnage de Montrepont .
- Martial : "Après la guerre , il fera bon jardiner ici … nous aérons la terre …"
Martial creusait , je creusais , la compagnie creusait et nos capotes dégoulinaient .
- Martial : "La taupe est l'amie du jardinier … elle draine le terrain … elle mange
les larves nuisibles …"
- Martial coupant un barbelé : "Pourtant , la pauvre … on la déteste … elle te retourne
un beau gazon …"
- Jetant le barbelé par-dessus le parapet : "Donc , on la tue … on défonce ses gale-
ries … on la piège … on l'écrabouille … on la gaze …"
- Crachant sur ses bottes : "Vive les taupes !"
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