J'avais (Moi , Couteau A Droite Ier) accordé aux titulaires de l'Orchestre
Dysharmonique de Bruxelles (ODB) toute latitude dans l'emploi de leur temps .
Par voie de conséquence , si les musiciens étaient libres de leur horaire , c'était
pareil pour le public . Il accédait à l'Auditorium de façon aléatoire , par épisodes ,
et dans l'espoir très mince d'entendre ses interprètes favoris . C'était possible pour
les accros de perceuses à percussion parce qu'il y avait toujours l'un ou l'autre des
200 percussionnistes en cours de perçage . Il était beaucoup plus difficile aux
amateurs de corde à sauter de caler leur planning sur l'intervention stochastique
des sauteurs et si un amoureux du pipeau entendait trois notes dans des condi-
tions supportables , c'était un vrai coup de pot . Cette manière décousue d'aborder
les oeuvres dégoûta les mélomanes et détourna nombre des béotiens de ce genre
de loisir à quoi ils préférèrent des formules plus accessibles comme le juke-box et
les saoûleries collectives . En somme , j'avais sacrifié l'art sur l'autel du droit syn-
dical . Pour sortir de cette impasse , je commandai une symphonie au plus grand
compositeur de notre temps : Oualfgang Ahmed Bozart .
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