C'est une ville couverte de sel .
L'âme … Je dis "l'âme" non par opposition au corps mais par apposition
car l'âme et le corps des habitants d'Etosha Pan ne sont pas plus disjoints
qu'ailleurs ; ils sont sauf exceptions - il y a des saints et des fous partout -
sagement rangés l'une à côté de l'autre . Malgré cela , l'homme (ou la femme)
d'Etosha à qui vous serrez la main n'est pas - corps et âme - précisément ici ,
mais là , légèrement décalé , pas loin assurément , à une distance incalculable ,
non que cette distance soit si grande qu'on ne peut la calculer - elle est minime
comme je viens de le dire - mais elle est impossible à déterminer par le calcul .
Est-ce un effet du sel ou de l'incandescence du lieu ? … ou des deux cumulés ?
… les gens d'Etosha Pan semblent à côté d'eux-mêmes . A dire vrai , la locution
prépositive "à côté de" est impropre . Elle induit espace et géographie . Les gens
d'Etosha Pan ne sont pas à côté d'eux-mêmes mais ils ne sont pas où il est coutu-
mier de se trouver . C'est aussi le cas de leurs animaux , de leurs outils de paludiers
et de leurs maisons . Peut-être s'agit-il bonnement de cette aberration optique qu'on
appelle "mirage" ...
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