dimanche 24 février 2019

KRANT 157 . ILO

- "De même" m'instruisait Monsieur Lee , "les Okoki n'ont qu'un mot pour désigner les
hommes et les femmes : "Ilo" … et cette particularité reflète leur organisation sociale où
on chercherait en vain l'ombre d'une discrimination des sexes , à l'exclusion de la confec-
tion de ces délicieux gâteaux réservée aux femmes . Cette exception , les Okaki lui don-
nent le nom de "Tabu".

    Je ne devais donc pas m'étonner , poursuivait Monsieur Lee , de voir les femmes abattre
des arbres ou , peintes en rouge , ramener sur des piques des têtes tranchées ou - traîné sur
un brancard - le corps d'un tapir ; ou des hommes minaudant et caquetant à l'entrée des
cases en pilant le mil .

- Monsieur Lee : "Les unes et les autres exhibent volontiers et - dirai-je - avec une constante
frénésie , les attributs et accessoires du genre opposé : pénis et seins factices , chevelures ,
cils , ongles , fards et poudres … les uns et les autres singent les fonctions du sexe qui n'est
pas le leur . Ainsi , chef , vous verrez à Kikolu (village situé à un demi-mile de la côte où
je devais me rendre avec Monsieur Lee) des hommes simulant l'allaitement ou la gésine ou
cet autre , gros de six mois , ausculté par un "ilo" , sorcier à moins que ce soit une sorcière "
- Moi : "Mais comment font-ils des enfants ?"
- Monsieur Lee : "Les Okoki sont strictement exogames . Ils font leurs enfants dans les tribus avoisinantes"
- Moi : "Comment appellent-ils leurs filles ? … et leurs garçons ?"
- Monsieur Lee : "Ilo"

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