dimanche 31 mars 2019

DESMOND 98 . UN MOMENT DE FOLIE

- Marilyne sur ma ligne directe . Elle a l'air bouleversée , ça ne lui ressemble pas :
"Oh , Desmond ! … il est fou de rage ! … un possédé ! … tu devrais y aller … ces yeux
exorbités ! … oh la la ! …"
- Moi : "Marilyne … Marilyne , calmez-vous ! … qui est fou ? , de qui parlez-vous ?"
- Marilyne : "Il a arraché une tenture … jeté les dossiers sur le tapis … envoyé le cendrier
par la fenêtre … balancé les téléphones contre le mur , lancé sa chaussure et la lampe de
bureau dans la Roseraie … oh , my God !"
- Moi : "Marilyne , Marilyne ! ... le Président !?"
- Marilyne : "Je ne l'ai jamais vu comme ça ! … j'ai peur Desmond !"
- Moi : "Marilyne ! … le Président ?"
- Marilyne : "Of course ! … le Président !"
- Moi : "Le Président ? … fou !?"
- Marilyne : "He's crazy !"
- Moi : "J'y vais !"

    Je fonce . Porte du Bureau Ovale . Tout est tranquille . Pas un bruit . Je frappe .

- Voix calme du Président : "Comme in !"
- J'entre . !! . On dirait qu'un ouragan a traversé la pièce . Papiers éparpillés et dossiers
éventrés , l'un des grands voilages jaunes pend au bout de sa tringle décrochée , l'un
des tiroirs du Wilson Desk est retourné sur le tapis .
- Le Président est avachi sur son fauteuil . Il a tombé la veste (elle est étalée les manches
en croix à l'autre bout de la pièce) , desserré sa cravate , ouvert le col de sa chemise :
"Hello Desmond ! …" . Il m'invite à m'asseoir : "Sit down , please …" . Dans la main
droite , un verre de whisky , sur l'acajou du bureau deux pieds dont l'un - le gauche -
déchaussé et une bouteille de Dalmore 20 ans d'âge aux trois-quarts vide . Évaluant
d'un large geste du bras : "You're going to have to roll up your sleeves ; there is work
to be done" (Vous allez devoir retrousser vos manches ; il y a du boulot) .
- Moi : "Euh , Monsieur le Président … what is going on ?" (Que se passe-t-il ?) .
- Le Président s'accorde une rasade de Dalmore , puis il m'indique de la main droite ,
celle qui porte le verre : "Là-dessous … ça doit être là"
- Moi : "……………."
- Le Président : "Là-bas … le journal … si vous voulez bien … le Washington Post"
- Je me lève , je ramasse le journal déchiré et froissé .
- Le Président : "Donnez-moi cette saloperie"
- Moi . Je lui tend . Il me l'arrache des mains , en déplie les lambeaux et lit à haute voix :
"Des millions d'américains doutent de la santé mentale de leur Président"
- Moi : "…….?………."
- Le Président : "Ils ont raison …"

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire