samedi 19 octobre 2019

TROIS MOUCHES 168 . ET , TOUJOURS , D'AUTRES RIVAGES

    D'une tape , Berthe tua un taon , ayant attendu pour cela qu'il se pose , et se remit
en route pour rattraper deux autres jeunes filles , moins jolies , qui l'appelaient . Un
instant plus tard , d'une position avantageuse au-dessus de la rivière , je les vis franchir
le pont , cliquetant de leurs hauts talons élégants , les mains enfoncées dans les poches
de leurs jaquettes bleu marine et , à cause de trois mouches vermeilles et merveilleuses
qui bourdonnaient contre leurs chapeaux de paille , faisant de temps à autre , de leurs
têtes enrubannées et fleuries , des mouvements impatients .

    En position avantageuse sur la route fleurie , Berthe voyait que les trois filles qu'elle
attendait franchissaient le pont par-dessus le bourdonnement de la rivière . Elle remit ses
mains dans les poches et enfonça sur sa tête son chapeau de paille . Un instant plus tard ,
un merveilleux taon bleu et deux mouches vermeilles moins jolies se posèrent sur son
 élégante jaquette marine . Mais , à cause de leurs cliquètements , elle les tua d'une tape
impatiente . De temps à autre , les jeunes enrubannées l'appelaient pour la rattraper .
Elles faisaient mouvement sur leurs hauts talons .

    J'appelai Berthe . Elle était sur la route qui franchit la rivière par un pont élégant où
trois mouches s'étaient posées . Elles bourdonnaient contre des fleurs dont les têtes
enrubannées s'émerveillaient de leurs mouvements impatients . J'enfonçai mes mains dans
les poches de mon bleu de marin et me remis à tuer le temps . Là-dessus , je rattrapai une
jeune fille en jaquette vermeille et chapeau de paille et , un instant plus tard , une autre
moins jolie qui cliquetait sur ses hauts talons . J'étais en position avantageuse mais , à cause
d'un taon , je ne vis pas qu'elles m'attendaient pour me taper !

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