samedi 4 juin 2016

MARINELLA ET MONA-LISA

    Entre Marinella et Mona-Lisa , j'avais du mal à choisir . La blonde ou la brune ? …
L'américaine ou l'italienne ? . Que faire ? . J'aimais les deux et , pour ne rien arranger ,
les deux m'aimaient . Je demandai son avis à Andy W. , un ami new-yorkais . Il
m'exhorta à rompre , ce que je fis mais cette résolution héroïque (a posteriori , elle me
parut excessive) ne simplifia pas ma vie . Marinella et Mona-Lisa n'avaient pas l'inten-
tion de lâcher la bride . Ells formèrent un binôme d'une féroce efficacité . Je dus m'en-
fuir , changer de continent et d'identité , abjurer ma foi , me convertir à l'Islam et , en
désespoir de cause , j'eus recours à la chirurgie esthétique . Rien n'y fit , tout cela en
pure perte , une jeunesse passée à fuir de Novotel en Hilton et le matin , une fois
enfilé le petit déjeuner "Early Bird" , elles m'attendaient devant l'hôtel . Le coffre du
taxi qu'elles avaient réservé était ouvert . Elles m'enjoignaient d'y poser ma valise .
Puis elles me poussaient en gloussant sur la banquette arrière où je subissais (je les
subissais avec passion) l'assaut de leurs baisers et les chatouilles à travers ma djellaba .
Andy me recommanda à un de ses confrères , peintre comme lui et , à ses heures per-
dues , expert en ingénierie . "Ce Leonardo" me dit Andy "a inventé un tas de trucs ,
entre autres , le roulement à billes" . "De quoi" , objectai-je "peuvent me servir en
matière d'amour les lumières d'un technicien !?" . "Technicien !?" , pouffa Andy …
"Leonardo est un génie !" . C'était si vrai qu'à Sanaa (Yemen) , sous le nom d'Abdel-
hakim Al-Nabati , j'épousai en grande pompe mes deux bien-aimées ...

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