- "A quoi pensez-vous , chef ?"
Combien de fois cette question m'avait-elle frappé la nuque ? . A vrai dire , elle ne
me faisait plus sursauter …
- Moi : "A notre escale du Havre , capitaine"
- Krant : "Vous êtes donc là-bas … déjà …"
- Moi : "C'est que j'ai à y faire , capitaine … le charbon … quelques réparations ..."
- Krant , empoignant le bastingage : "Vous arpentez en ce moment un quai du Havre …
vous cherchez un charbonnier et un atelier qui conviendra …"
- Moi : "Oui , capitaine … c'est comme si j'étais déjà là-bas"
- Krant : "Et cependant nous venons à peine d'entrer dans ce bras de mer"
Pour Krant , l'estuaire de la Seine , ce fleuve qui mène à la formidable ville française
de Paris , c'était un bras de mer , ni plus ni moins , sur les cartes une pénétration de houle
et d'embruns à l'intérieur des terres , un moyen de livrer la marchandise et peu importait
que ces eaux fussent celles de la Seine , du Zambèse ou du Yangsi Jiang .
- Krant : "Vous êtes un homme de futur … d'avenir … de projets …"
- Moi . Puisque Hume le chat du bord passait par là , je bravai l'ironie du capitaine :
"Certes , capitaine , je ne suis pas ce chat … je pense par avance"
- Krant : "Croyez-vous que ce chat , notre Hume , soit si stupide ?"
- Moi : "………?………"
- Krant : "A quoi pense-t-il ici et maintenant ?"
- Moi : "……………….."
- Krant : "… à sa pâtée … à celle que notre timonier , quand il pourra détacher ses mains
de la barre , lui servira dès que nous serons à quai … au Havre"
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