Il y a des villes qui - à défaut d'exister et même si elles existent - sont imaginables .
Telle est Fukagawa dans l'Île d'Hokkaïdo au nord du Japon . Quand le voyageur
vient par avion de Tokyo et que le pilote amorce la descente pour se poser sur le
tarmac d'Asahigawa , ce voyageur - est-ce moi ? … c'est peut-être moi - le front
collé au hublot , cherche en vain Fukagawa bien que cette ville d'une certaine im-
portance soit signalée sur les cartes à 25 kms à l'ouest de l'aéroport . Ce qu'il voit à
l'endroit qu'elle devrait occuper , c'est une large tache blanche étalée dans la steppe
qui couvre ce territoire . Une fois posé , débarqué et réuni à son bagage , le voyageur
se dirige vers des guichets où lui sont proposés des destinations touristiques et des
plans de ville . Celui de Fukagawa est édité en format A3 mais a ceci de particulier
que n'y sont imprimés en marge que des noms de rues , de places et d'hôtels ; en
pleine page : rien … ni rues , ni places , ni hôtels … aucun tracé ou situation correspon-
dants . Dieu merci , il ne manque pas de taxis pour emmener qui le désire à Fukagawa
moyennant une somme tout à fait abordable avec mission de le déposer devant l'hôtel
de son choix . Au bout d'une petite heure , il franchit la porte de la ville parce qu'en
effet une porte ouvre la ville , du moins l'ai-je imaginé . Puis j'entre à Fukagawa ,
précédant le taxi d'une longueur où crisse ma plume sur une page blanche ...
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