Le paraphe de mon grand-père est "HS" , comme Homo Sapiens , qu'il transforma
un certain jour du pléistocène moyen en "HSS" , comme Homo Sapiens Sapiens . En
ce temps fossile , le rayonnement du Big-Bang jetait dans la nuit ses feux déclinants et
les derniers craquements de l'univers parvenaient aux oreilles subtiles de mon ancêtre .
HS venait de claquer la porte du Paradis . On prétend (qui ? les scribes d'Ougarit ? les
rédacteurs de la Genèse ?) qu'il fut chassé de l'Eden . On égare les naïfs . De l'animalité ,
mon arrière-grand-père en avait assez , comme de l'innocence , de la sérénité de la nature ,
des pommiers interdits et , pour tout dire , de cette First Life pleine et ronde , lisse et sans
interstice où poser une question . Ce jour-là , donc , il tourna le dos à la sauvagerie monta-
gneuse . A ses pieds , s'étendait une Terre Promise , une plaine toute à conquérir avec ses
fleuves à dompter , ses végétaux à cultiver , ses animaux à réduire en esclavage . Plutôt se
faire du souci que vivre en chat . Oui , ce jour du pléistocène , mon ancêtre a dis-joncté au
sens premier , on dirait aujourd'hui qu'il a pété les plombs . HS s'est mis à penser et à pen-
ser qu'il pensait . Second Life .
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire