Quand la mer est forte et que la nuit vient , j'aime me tenir sur la coursive à l'abri
d'une cloison . Je contemple avec effarement la mer hachée , sombre , écumante ,
jetant en travers de mon ciré ses aspersions lustrales comme jaillies d'un suprême
goupillon . Il arrive que Krant me rejoigne . Nous restons silencieux et , sous le ciel
immense et chahuté , nous communions . Les tôles du Kritik grincent sous nos pieds
et couinent . L'ombre des mâts de charge , tournant autour des lampes-tempête , font
sur le bâbord humide du château de gigantesques coups d'encensoirs pendant que
quelque part gémit une poulie ou que parvient sur le pont par une écoutille le son
assourdi d'un juron . Krant , accoudé au bastingage , se redresse :
- "Allons !"
C'est sa façon de dire que la messe est dite ...
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