Un pigeon , un beau matin (tour de langage car il tombe une pluie lente et froide)
se pose sur la banquette de tir . Bagué . Carpentier , un gars presque belge - sa ferme ,
prétend-il , est posée sur la frontière - et colombophile passionné le prend dans ses
bras : "Mon capitaine ! … un pigeon !"
- Le capitaine sort de son abri : "Un pigeon ?"
- Martial qui , déjà , gratouille l'animal sous le bec : "Oui , mon capitaine … un beau
pigeon bien gras … j'adore le pigeon ! … un bon pigeon aux poires , ça vous dirait
mon capitaine ?"
- Carpentier écarte vivement son protégé des babines de Martial : "Tu n'y penses pas !!
… faudrait me passer sur le corps !"
- Le capitaine : "Des poires ?" … il fait un tour complet sur lui-même , l'assurant qu'à
360° il n'y a aucun poirier sur l'infect bourbier où nous pataugeons depuis trois ans …
"des poires ?"
- Carpentier : "Il est bagué , mon capitaine"
- Le capitaine : "Allez-y , Carpentier … vous êtes un spécialiste m'a-t-on dit … regardez
de quoi il s'agit … y a-t-il un message ?" . Pendant que notre colombophile s'affaire :
"Dites-moi , Martial … vous pourriez nous dégoter des poires ? … je rêve de poires …
je n'en ai pas mangé depuis … depuis …"
- Martial : "Je connais un coin"
- Prigent : "C'est vrai , mon capitaine … Martial a repéré un poirier"
- Le capitaine : "Vous m'épatez , Martial ! … un poirier !? … avec des poires !? …
comment faites-vous ?"
- Martial : "Je patrouille"
- Le capitaine : "Oui … oui … mais quand même , des poires ! … il y faut un poirier !
… dans ce capharnaüm !?"
- Martial : "Ce sont des Conférence … une belle peau jaune pâle , une chair blanche
comme le lait !"
- Le capitaine : "Arrêtez , Martial ! … vous me faites saliver"
- Martial : "Confiez-moi une patrouille et je vous ramène une pleine sacoche de poires !"
- Le capitaine : Vous ne franchissez pas les lignes ennemies , Martial ! … c'est bien
compris ?"
- Martial , éludant la question : "Et le pigeon , qu'est-ce qu'on en fait ?"
- Le capitaine déplie le petit message que Carpentier lui a tendu : "Pas touche ! …
propriété de l'Armée Française !"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire