mercredi 7 mai 2014

COTE 137 . 5 . PATROUILLE

Martial revenait de patrouille :
- A moi : "Mon vieux , tu ne me croiras pas … j'ai trouvé un trésor"
Je haussai les épaules .
- Lui : "Un trésor je te dis … à 200 mètres d'ici" . Du pouce , par-dessus
son épaule , il me montra l'endroit . Il y avait eu derrière nous une ferme
mais il n'en restait rien .
- Moi , rigolard : "Le trésor du cul-terreux ? … des pièces d'or ?"
- Lui : "Mieux que ça ! … je t'emmènerai …"
Le lendemain , nous nous portâmes volontaires pour une reconnaissance .
Je suivais Martial dans des boyaux désaffectés . Nous allions à demi-courbés
pour échapper aux tireurs d'en face . Nous arrivâmes près d'un angle de murs ,
ce qu'il en restait , à peine 1m50 .
- "C'est derrière" dit Martial . Il fallait se découvrir . En trois bonds , nous
contournâmes le mur avant de nous aplatir dans la boue .
Un pommier ! … il y avait dans l'angle fermé de ce reste de murs un pommier
décapité , avec des pommes ! …
- Martial riait : "Alors ! … qu'est-ce que t'en dis ?"
Assis et dos calés contre les briques , nous nous goinfrâmes de pommes
encore vertes mais qui semblaient les plus fondantes que le paradis eut
portées , et nous en bourrâmes nos sacoches .
Puis , saisissant nos fusils , nous nous jetâmes dans le même boyau .
- Martial : "Nom de Dieu , au printemps ce crétin va fleurir … il se fera
repérer !" . Il se jeta contre moi en se marrant : "Bah ! … au printemps ,
nous serons morts …"

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