J'ai grossi .
C'est l'âge .
Fini le temps où je grimpais aux arbres ,
Fini celui des amours .
Je suis à l'aise dans ma vaste anatomie
Où j'aime à me perdre .
Je m'oblige à l'immobilité ,
Je m'astreins au confort ,
Je choisis les fauteuils profonds .
Mon lieu privilégié est la véranda ,
En été , à midi ,
Comme centre de gravité du monde
Quand la fusion nucléaire bat son plein ,
Que son rayonnement traverse mes tissus
Et pénètre mes os .
Jamais je ne mourrai .
Impassibilité , éternité ,
Le temps , en vérité , n'existe pas .
Autour de mes refuges ,
On se précipite , on s'affole , on court .
Moi , je ne bouge pas .
C'est inutile .
Le temps est un attrape-nigaud .
Finis aussi les jeux idiots .
Tout cela m'ennuie
Et le chapardage
Est un sport que je ne pratique plus .
Même les oiseaux m'indiffèrent
( Dieu sait comme ils m'ont passionné ! )
Le soir , je suis en pleine forme .
Je saute sur les genoux de mon maître harassé ...
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