lundi 21 mars 2016

SORTIR DU NUCLÉAIRE

    C'est de bonne logique : sortir de quelque part , c'est entrer dans autre chose .
On ne peut pas être à la fois dedans et dehors ; à part le cas extrême de Dieu le 
Père , on est ici ou là . Or donc (hors donc ?) , si nous sortons de l'aveuglante
clarté du nucléaire et piquons dans ce clair-obscur qu'on appelle pénombre et
dont l'icône a forme de bougie , c'est un voyage retour dans la nuit des temps ,
celle - immense - des chasseurs-cueilleurs inventeurs du feu , celle aussi où ,
après le coucher du soleil , un demi-jour puis l'obscurité porteuse de contes à
faire dresser les cheveux sur la tête investissaient les logis (là tremblaient à la
flamme le papier ultra-fin d'un Ancien Testament et les lamentations de Jérémie :
"Il m'a conduit et fait marcher dans les ténèbres et non dans la lumière") , celle
d'avant Joseph Swan , le type qui eut l'idée (lumineuse ?) de porter à incandes-
cence un fil de tungstène . Ce comme-back du sombre fera-t-il l'humanité plus
égale ? … non . Car nous , les pauvres , userons du brûle-jonc au suif de boeuf
quand l'or des nantis miroitera aux cierges en cire d'abeille à 200 dollars le kg .
La vie sera-t-elle plus aimable ? … non … Elle ne le sera ni plus ni moins … On
y verra à deux mètres au mieux . Les turpitudes lointaines nous seront épargnées
et les glorieuses actions de l'autre bout du monde inconnues . A moins qu'un crétin 
génial nous trouve un truc qui fera de chaque nuit un enchantement : l'éclairage
au ver luisant , par exemple .

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