Je la tenais entre le pouce et l'index . "Ne l'écrase pas … je t'en prie" , dit Berthe .
Trois mouches vermeilles et merveilleuses bourdonnaient contre nos chapeaux de
paille et , comme j'aime Berthe , je lâchai la bestiole …
J'aime Berthe : la tenir , l'écraser dans la paille et mourir . "Je t'en prie" lui dis-je ,
"lâche ton chapeau , tes ultimes merveilles , cet instant de ta vie , ton bourdonnement
de mouche … ton index vermeil … ta bestiole …" . "Pouce !" , dit-elle .
Ma bestiole bourdonne contre Berthe . "Ne pousse pas" , dit-elle à cet ultime instant
de nos vies . Mon index fait merveille , je tiens Berthe , je l'écrase , je l'aime , je me
lâche … et je la prie de mourir sous mon chapeau de paille .
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